CHAPITRE 1 : LE THON SUREXPLOITÉ
La surexploitation
des stocks de thons
La surcapacité des flottes thonières au niveau mondial est un fait. Deux tiers des stocks de thons sont victimes de la surpêche ou pêchés à la limite de durabilité biologique. Concernant les sept principales espèces de thon, on considère qu'un tiers des stocks sont surexploités.
Le stock de thons albacores de l'océan Atlantique par exemple est inférieur à la limite de durabilité et souffre clairement de la surpêche. Or la limite de durabilité ne doit pas être une fin en soi, mais un point de départ, la garantie que le stock soit plus élevé.
Le nombre de DCP dans l’océan est estimé à 91 000. La pêche au thon sur DCP permet de multiplier les prises par 2, voire par 10 pour certaines espèces.
Aujourd’hui, il n’y a pas de contrôle de l’usage des DCP. Les bateaux français pratiquant la pêche au thon peuvent avoir jusqu’à 150 DCP à bord. Ce chiffre peut atteindre plusieurs centaines lorsqu’il s’agit des bateaux espagnols. Ainsi, le nombre de DCP déployés par l’Espagne est estimé à 5 760 !
Le thon, une espèce surexploitée
CHAPITRE 1
DISPOSITIFS
DE CONCENTRATION
DE POISSONS
Évolution des prises de thons tropicaux au niveau mondial
en millions de tonnes. Source FAO
1950
2015
2012
4,5
2000
4
1990
2,8
1970
1,4
1950
0,4
L'intensification
de l'effort de pêche
D’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les prises de thons tropicaux au niveau mondial ont été multipliées par 9 entre 1950 et 2012, passant de 0,4 million de tonnes à 4,5 millions, après une intensification de l’usage des DCP dans les années 1990.
Aujourd’hui, environ 40% des thons tropicaux dans le monde sont pêchés à la senne avec des DCP.
CHAPITRE 1 : LE THON SUREXPLOITÉ
Campagne de pêche dans l'Océan Indien - 2013
Le Trévignon, thonier senneur français, relève une prise de thons listao et albacore capturés à l'aide de DCP dans le canal du Mozambique.
Les navires français dans tout ça ?
CHAPITRE 1 : LE THON SUREXPLOITÉ
Chaque année les 22 thoniers senneurs français et leur bateau de soutien logistique prennent un peu plus de 100 000 tonnes de thons. C’est la pêcherie la plus importante en France en volume.